La poule

Une pauvre petite poulette, je vous dis, une pauvre petite poulette. Elle avait tellement souffert.

Ici, on a l’habitude pourtant.

Mais elle… elle, c’était pire que tout. Pire que nous tous. Jamais j’avais vu quelqu’un souffrir comme elle. Jamais. Même ici. Parce que, elle, pauvre tendre colombe, pauvre douce colombe… y avait plus de mots pour dire sa souffrance. Plus de mots. Elle avait perdu les mots. Essayez seulement d’imaginer. Une âme close. C’est une chose terrible, une âme close.

Agressée, qu’on disait, elle a été agressée. Personne osait en dire plus. On aime pas dire les choses comme elles sont quand elles font peur

Agressée ? Evidemment. Mais c’est le détail de l’histoire qu’il faut connaître, pour comprendre. Le détail… Je suis seule à le savoir. Mais puisque vous êtes venus pour m’interroger, je vais vous dire, je vais vous dire ce qui s’est passé vraiment. Elle m’a tout raconté, à moi, à sa façon, pauvre petite poulette, elle savait plus parler, mais raconter, elle pouvait encore, à sa façon, raconter, à quelqu’un comme moi.

Violée, c’est ça le mot qui pèse et qui écrase et qu’on préfère ne pas dire, violée, elle avait été violée. Dire violer, c’est pas encore suffisant, mais c’est déjà ça. Parce que dans violer on l’entend bien le mot violence la violence qu’on lui a faite la violence qu’on t’a faite pauvre poulette violée tendre colombe violée la violence la violence dont seuls sont capables les hommes la violence que les bêtes pourraient même pas imaginer la violence qui vous change pourtant en bête je peux bien vous le dire moi qui suis devenue une louve même si vous me croyez pas car je sais que vous me croyez pas et maintenant lâchez-moi lâchez-moi si vous voulez que je continue à expliquer les choses comme elles se sont vraiment passées même si vous me croyez pas me croirez jamais.

Oui, je vais vous donner les détails, je dirai tout sans rien vous cacher, parce que sans les détails vous pouvez pas comprendre ce qui lui est arrivé, à cette pauvre petite poulette que vous cherchez partout sans la trouver juste parce que vous savez rien de rien.

Violée je vous ai dit elle a été violée. L’homme était de son quartier. Un homme bien comme ils disent chez les hommes. Un que personne aurait jamais soupçonné. Un sournois. Je sais tout, comme si c’était moi. Parce que ç’aurait tout à fait pu être moi, la poulette. Elle ressemble tellement à la mienne, son histoire, pauvre poulette. Sauf que moi, jamais je serais devenue une poule, moi, après, non, moi, je pouvais pas devenir comme elle une pauvre poulette, moi, après, je suis devenue une louve parce que j’étais forte.

Alors l’homme. Ce sournois ce violent de la pire des violence. Ce soir-là il avait fait semblant de la raccompagner depuis l’arrêt du bus. Pour la protéger qu’il disait. En la quittant il lui a mis un petit coup de couteau sur la joue droite, léger, à peine une égratignure, comme elle aurait pu se faire avec un ongle, juste une trace, pour bien montrer qu’elle était à lui. Pas une vraie blessure, mais une marque qu’elle s’appartenait plus vraiment. Pour qu’elle sache. 

Elle, elle a osé avertir personne. Elle avait peur si peur.

La semaine suivante, pareil, il la raccompagne, et il lui refait une petite marque avec son couteau, sur l’autre joue, la joue gauche. Toujours juste une égratignure. Pas pour blesser son corps, mais pour toucher son âme. Pour que la terreur l’envahisse. Qu’elle comprenne bien que son visage humain la quittait.

Et elle, toujours silencieuse à rien dire à personne à se refermer sur son mal à devenir une âme close.

Il a encore attendu une semaine.

Une semaine. Le temps de la peur de la terreur de l’horreur.

Une semaine qu’elle a attendu sans rien dire jamais rien qu’il la violente la violence la viole.

Il l’a obligée enfin à le suivre dans son garage. Il a commencé à lui parler salement : « Ma poule, il a dit, ma petite poule, vous comprenez, c’est comme ça qu’il a dit et c’est ça qu’explique tout : « Ma poule, il a dit, ma poule, ma petite poule, ma jolie poulette.» Et il a ressorti son couteau. Voilà comment il l’a violée. Et quand il est parti il lui a remis un petit coup de couteau sur les lèvres, toujours à peine une égratignure, histoire qu’elle sache, qu’il l’avait marquée pour toujours au sang et au malheur et qu’il lui avait pris jusqu’à sa voix humaine comme un sale violeur qu’il était. Et il a encore dit « Au revoir, ma poule ! » comme si vraiment il avait l’intention de la revoir de tout recommencer. « Reste bien sage, ma petite poule », qu’il a encore dit, « va pas parler surtout, t’as bien compris, parle jamais, ou je te ferai ton affaire, poulette ! » Et il a fait luire et reluire son couteau pour qu’elle comprenne bien par la peur la terreur et l’horreur qu’elle était plus elle-même qu’elle appartenait plus qu’à la peur la terreur et l’horreur.

Elle, après, elle s’est traînée dans un coin et elle s’est cachée des jours comme une bête blessée, elle n’a rien dit elle a appelé personne tellement elle avait peur. Et aussi parce que déjà, elle était plus capable de parler. Vous voyez, il l’avait fait basculer de l’autre côté, quand on est plus capable de se tenir chez les humains, qu’on est obligé de s’enfuir chez les animaux. Mais, c’est ce qu’il faut bien comprendre, à cause des mots qu’il avait prononcés, la pauvre poulette, elle s’est trompée en tombant, elle a cru qu’elle était passée du côté des animaux enfermés et soumis, ceux qu’on méprise et qu’on mange. Elle a imaginé que c’était une poule qu’elle était, parce qu’il l’avait appelée comme ça et qu’elle était prête à croire ce qu’il lui disait, lui qui voulait seulement lui faire du mal, tout le mal qu’il pouvait. Elle a pas pris le temps de réfléchir elle en était plus capable. Et la révolte, sûr, c’était pas pour elle, petite créature, fragile et pâle et douce comme elle était. Pas l’étoffe d’une louve. Pas comme moi. Elle s’est juste mise à faire la poule, cotcot cotcotcot comme on hurlerait. 

Mais ça, tout le monde le sait ici. Ils l’ont tous entendue quand elle faisait la poule, ça les a tous fait frissonner comme moi de l’entendre. 

Le médecin, quand ses parents ont fini par la retrouver, le médecin qu’ils ont appelé, il a tout de suite compris qu’on l’avait violée, agressée, comme il a dit, c’était tellement évident. Mais il a pas su pour tous les détails ni pourquoi exactement elle s’était changée comme ça en poule. On a eu beau l’interroger, elle a jamais parlé. Ou plutôt elle parlait plus que dans son langage de poule que personne peut comprendre sauf moi qui connais le langage des bêtes parce que je suis une louve.

Je vous ai raconté toute l’histoire. Y a un tas de gens qui vous diront que je brode, que j’arrange que j’invente parce que je suis une folle. Psychotique, comme ils disent, et quand ils ont dit ça et fourgué leurs cachets ils croient avoir tout dit tout vu tout compris, ces idiots.

Mais je sais, moi, je sais, je sais tout, j’étais sa co-détenue vous comprenez, enfin je veux dire qu’on partageait la même chambre grillée même si on partageait pas le même mal. Et je comprenais son langage comme si ç’avait été le mien vu que c’était un peu le mien.

J’en savais autrement plus long sur elle que les médecins d’ici qui y ont jamais compris rien de rien.

Faut dire que moi aussi, un jour, quand j’étais jeune, on m’a agressée comme ils disent, et on m’a fait tomber aussi du côté des bêtes. Sauf que moi, comme j’étais forte, je suis devenue une louve.

Mais elle, pauvre poulette… On savait plus quoi faire tant elle souffrait et caquetait, et criait en caquetant et hurlait sanglotait en poulette… alors on a fini par l’amener ici. Tout ce que les humains peuvent pas comprendre finit par arriver ici.

Et comme personne pouvait la supporter même ici tellement c’était horrible de l’entendre comme personne pouvait supporter de l’entendre hurler et pleurer la fille changée en poule sauf moi qui aime tant les animaux que je vis au milieu d’eux que je suis devenue une louve même que les médecins d’ici disent que j’ai des visions des bouffées délirantes et je ne sais quels mensonges encore.

Enfin vu que c’était possible de la mettre qu’avec moi qui suis moi-même une bête, et malgré qu’on se méfie tant des louves, on l’a installée avec moi.

J’ai beau avoir l’habitude d’ici aussi où tout est si affreux, la première fois que je l’ai entendue, pauvre petite poulette, j’en étais toute frissonnante.

Comme ça, si on dit qu’elle faisait la poule y a des gens que ça pourrait faire rire mais ils riraient pas longtemps s’ils savaient vraiment et ils le savent bien tous ici que ça faisait rire personne que tout le monde en tremblait de l’entendre sa voix de fille hurlante et sanglotante qui s’était changée en poule. La voix d’une fille qui voulait plus être humaine et qu’avait pas encore trouvé comme moi sa place sa bonne place sa vraie place dans le monde des animaux.

Elle se perchait sur les meubles, sur les chaises, sur les lavabos, touts affolée, et elle restait là toute raide terrifiée à appeler, à appeler, cot cot, et on savait pas exactement si elle pleurait ou si elle hurlait parce qu’elle hurlaipleurait et elle pleurhurlait tout en cracotcotcrachant ses gloussements de fille-poule et j’ai jamais rien entendu de plus sinistre vous pouvez me croire.

Parler, elle savait plus, elle savait plus que faire la poule. Bien sûr, les médecins d’ici eux ils savaient rien faire d’autre que de lui faire avaler des cachets. Comment est-ce qu’on pourrait soigner une fille changée en poule quand on est qu’un médecin et qu’on sait pas ce que c’est que la violence des humains et qu’il faut fuir loin d’eux si loin du côté des animaux ?

Alors que moi, les animaux, je m’y connais. J’en vois partout des animaux, je vis avec eux, je sais que vous me croyez pas, vu que je suis une louve, mais je sais des choses que personne sait. C’est même pour ça que je suis ici soignée comme ils disent et sous camisole chimique étranglée étouffée. 

Alors voilà comment je m’y suis prise.

— Ma poulette, je lui disais, ma poulette, t’es pas une poule, crois-moi, tu t’es trompée et c’est pour ça que tu souffres tant. C’est vrai que t’es oiseau, et pas louve comme moi. T’es oiseau, là je suis d’accord. C’est vrai aussi que parmi les oiseaux t’es du côté des doux et des faibles, mais une poule non, t’es pas une poule, il t’a trompée, et t’as eu tort de le croire, si t’étais vraiment une poule j’hésiterais pas à te manger moi qui suis louve, mais c’est pas la question, c’est pas une poule que t’es. Les poules, ça vit prisonnier enfermé dans l’enclos et toi t’es faite pour le bonheur et pour le ciel et pour la liberté, on le voit bien, belle comme t’es, légère et claire comme t’es, que t’es née pour ça. Tu peux me croire, moi je les connais tous, les animaux, et toi t’es pas faite pour l’enfermement des poules. Toi t’es pas faite pour être dévorée et abîmée. T’es pas née, toi, pour être une âme close. T’es pas non plus faite pour devenir comme moi une louve. Faut que chacun ait sa place en ce monde. Mais va pas regretter le monde des humains où il y a toute cette viol-violence. Ce que t’es en fait, ma poulette, c’est une colombe, une blanche colombe. T’es une colombe et rien d’autre. Une de ces jolies colombes qui volent gracieusement dans le ciel et que tout le monde aime. Que même les loups les louves et les louveteaux suivent du regard avec douceur quand elles passent dans leur ciel comme des fleurs de nuages. Une colombe au brin de paix et d’amour. Avide de vivre quand même, parce que, va pas croire, les colombes, c’est vorace et avide comme les autres. Et il le faut pour survivre en ce monde. Mais c’est libre, au moins, les colombes, et c’est ça que tu es que tu dois être que tu seras désormais si tu m’écoutes moi qui sais bien les choses : un être libre.

Je lui disais ça tous les jours. T’es une colombe, ma poulette, une blanche colombe, une belle colombe faite pour le ciel, l’amour et la liberté, peut-être pour le bonheur aussi, même si le bonheur, contrairement à ce que les gens racontent bêtement, c’est beaucoup moins important que la liberté. Une colombe, ma blanche poulette, voilà ce que t’es, une colombe, et crois-moi parce que c’est la vérité.

Chaque jour je lui répétais ça, et elle caquehurlait de moins en moins fort, elle commençait à roucousangloter un tout petit peu, à sangloroucouler de plus en plus, à y croire, voyez-vous, aux vérités que je lui disais.

Faut dire que moi, je m’y connais en animaux, je suis une louve, comme vous savez même si vous prétendez exprès le contraire…

Alors un jour, ça a été le printemps, un pauvre petit printemps d’ici vous allez me dire, mais les arbres soudain dans la cour ont été pleins d’oiseaux pépiant, et les feuilles ont tout repeint à peu près en couleurs et en joie.

Alors elle, elle a commencé à se sentir plus légère, à roucouler tout doucement devant les grilles comme une jolie colombe qu’elle commençait à bien comprendre qu’elle était. Je dis devant les grilles, parce que vous voyez, ici, on peut pas ouvrir les fenêtres sans tomber sur des volets, et on peut pas pousser les volets sans tomber sur des grilles. 

Mais comme c’était le printemps, et qu’elle avait l’air d’aller plus doucement, un matin elle a eu le droit de sortir un peu dans la cour, avec moi. On s’est un peu promenées toutes les deux du côté du grand mur, sous les arbres qui dansaient leur java du printemps sur la musique des nids. Je lui disais comme toujours : « Ma colombe, sois heureuse, ma colombe, écoute-moi, crois-moi, oublie cette histoire de poules qu’il t’a enfoncée dans le crâne à coup de couteau, sois ce que tu es, va-t-en vers ton printemps, envole-toi, ma mignonne… »

Et elle, soudain… elle s’est élancée. Moi, je l’ai un peu aidéepoussée comme je pouvais avec mes pattes de louve. Jusqu’à ce marronnier, là, avec ses fleurs comme des chandelles de la terre, elle a volé. Là-haut, sur la branche, elle est restée un moment posée heureuse dans ses plumes blanches à roucouler. C’était comme dans les contes où la princesse devient cygne. Elle se faisait toute blanche et si belle, je vous jure, une vraie belle colombe.

Elle est restée longtemps là-haut à essayer sa splendeur de colombe. Elle hésitait encore. Peut-être qu’elle voulait pas me quitter qu’elle savait bien qu’on allait me faire des ennuis à cause d’elle.

—Vas-y, ma colombe, j’y ai dit, vas-y, quitte-moi, aie pas peur. Envole-toi et plus jamais tu seras ni tu auras été agressée ni violée violence. Même tu pourras aimer, je te le dis, moi qui sais, aimer, ma colombe, tu pourras de nouveau, si tu t’envoles tout à fait… si violée t’envoles… 

Alors elle s’est envolée violvolée envolée tout à fait. Je l’ai vue tourner dans le ciel comme on cherche ses mots. Et puis elle est partie, partie, très haut, très loin, là-bas. Elle avait cessé de souffrir. Elle était libre. Libre. 

Vous dites que vous la cherchez plus que vous venez de trouver son corps. Ecradéchiquedévobroyé sous les grands marronniers tout au fond de la cour… vous dites… qu’est-ce que vous dites ? Qu’est-ce que ça veut dire ce que vous dites ? Vous vous imaginez peut-être que c’est moi qui l’ai tuée moi la louve tué la colombe écrasé la colombe dévoré la colombe pour que nous deux au lieu de faire deux on fasse plus qu’une vu qu’on se ressemblait tellement nous deux. Vous me soupçonnez, hein, vous me soupçonnez d’on ne sait quoi, parce que je suis une folle psychotique psychopathe psychopompe… Comme si c’était pas l’autre, l’homme, qui l’avait déjà violétuée. Comme si c’était pas l’autre, l’homme, que j’aurais voulu écravorer. Comme si c’étaient pas toujours les hommes, et pas les bêtes, qui font du mal qui tudéchiquedévorent.

J’ai beau vous le dire et vous le dire encore, ce qui s’est passé. La vérité vraie qu’échappe à ceux qui croient savoir. Elle s’est changée en ce qu’elle était, la petite poulette, elle s’est envolée colombe. C’est pas elle que vous avez retrouvée, ça peut pas être elle. Peut-être que c’est moi. Ou l’homme. Ou alors juste son corps martyrisé de pauvre poulette. Parce qu’elle, elle s’est envolée, elle est devenue colombe, je l’ai vue, et vos morts et vos corps et vos soupçons et vos grilles et vos clés étaient plus rien du tout devant son ciel de colombe où elle s’est envolée. Et elle est loin maintenant loin de vous à nager dans son bleu. Loin de ce monde violent violeur violent violet. Envolée, qu’elle est. Envolée. Dans la vérité. Juste là où faudrait toujours être où vous nous retenez d’aller en nous lestant de vos cachets qui sont comme des pierres. Vous continuez à me soupçonner ? Je l’ai aidée, je vous dis, aidée à s’envoler. Qu’est-ce qu’elle aurait pu devenir sans moi, pauvre poulette qu’elle serait restée ? Lâchez-moi ! Laissez-moi m’en aller je vous mords je vous griffe c’est la forêt qui m’appelle moi je suis une louve… Comment je pourrais vous expliquer tout ça, à vous qui êtes du côté des humains des violents des violeurs des volets des violets, vous pouvez accuser et punir enfermer mais comprendre comprendre comprendre jamais vous pourrez.

Même si je vous dis à quel point c’était merveilleux, mais lâchez-moi, lâchez-moi donc, de quoi vous voulez m’accuser me punir m’enfermer sans comprendre, c’était merveilleux, je vous dis, c’était beau… c’était si beau de la voir s’envoler toute blanche, que même moi qui suis fière d’être louve, fière de vous mordre et de griffer et de lutter de tous mes muscles contre vous contre tous, je l’ai enviée, la petite, d’être devenue si légère, si menue, si infime et si mince, tellement doucement en accord, là-bas, si blanche, avec les mots tout transparents du bleu et les pages un peu grises des nuages soulevées par le vent, qu’on aurait cru, là-haut, ma belle colombe… qu’elle était devenue une virgule dans le poème du ciel.

 

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14 commentaires pour La poule

  1. jill bill dit :

    Une histoire qui fait froid dans le dos… et ces violeurs qui font des dégâts psychologiques en plus…. merci Carole, très beau texte, jill

  2. flipperine dit :

    une histoire bien dure

  3. Alain dit :

    C’est superbe, Carole !
    Cette histoire de viol violence violette, se terminant par l’envol d’une colombe dans le poème bleuté du ciel, est magnifiquement imaginée et écrite.
    Je vous envie. Merci.

  4. G.Policand dit :

    Je reste sans voix!
    Bravo pour la prodigieuse façon de retracer l’horrible cheminement.

  5. La construction narrative est magnifique de pudeur et de poésie.
    Ce qui est narré l’est nettement moins.
    Pas vraiment un « conte de Noël » …

    J’ai retenu cette assertion, terrible : « Quand on n’est plus capable de se tenir chez les humains, on est obligé de s’enfuir chez les animaux ».
    Vous l’appliquez, Carole, à ces deux femmes marquées.
    Personnellement, je pense qu’avant elles, le violeur en avait déjà fait son mode de vie !
    A sa façon !

  6. almanito dit :

    C’est ce que je n’osais pas dire craignant de choquer: la barbarie n’est qu’humaine. Aucun animal ne torture, n’use de violence, ni ne tue par plaisir. Seulement pour survivre.

  7. zadddie dit :

    la narratrice serait psychotique…c’est bien »exprimé »…

  8. Oui, tu pénètres vraiment intimement le monde de la souffrance psychique… Et cet acharnement des soignants à vouloir tout normaliser, c’est vraiment pénible.

  9. Quichottine dit :

    Je suis sûre aussi qu’elle s’est envolée… et j’aime cette virgule dans le poème du ciel.
    La poésie résiste à l’horreur…

    Tes deux personnages sont à la fois effrayants et si réels qu’on croirait les voir vivre et trouver leur propre raison d’être.

    Merci pour cette page, Carole.

  10. Pastelle dit :

    C’est incroyable ce talent.
    Hop dans mes liens. « Les mots pour le dire », c’est clair, vous les avez…

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