Dans la chambre

La femme en blouse bleue vient d’entrer dans la chambre. Elle a roulé sur le lino son chariot tout rempli d’instruments colorés. Déjà elle « fait » le lavabo du cabinet de toilette.

Pas de temps à perdre, elle est pressée.

Sur son lit, la malade, oh, la malade, elle a beau être là immobile et couchée, la malade, elle sait bien ce que c’est.

L’étage entier à faire, et c’est grand un étage, et sur les épaules qui s’inclinent la blouse bleue se fait de plus en plus lourde, de chambre en chambre toujours plus lourde sur les épaules qui s’inclinent.

Sur son lit la malade, oh, elle a beau être là incapable de remuer, elle comprend. Elle sait bien, elle a connu tout cela.

Mais tout de même, elle aurait pu lui dire bonjour, la femme en blouse bleue qui vient d’entrer dans la chambre.

Derrière le lit, au fond du cabinet de toilette on l’entend travailler. Elle a tiré la chasse d’eau, a changé l’essuie-main. Et voilà qu’agenouillée sur le sol humide, voilà qu’écrasant ses varices qui blanchissent et se glacent et fourmillent, dans la trouble lumière du néon elle récure le bac à douche.

La malade les connaît, tous ces bruits du métier. De chaque bruit elle déduit chaque geste. Elle s’y connaît, elle reconnaît. Elle comprend.

Mais tout de même, cette femme en blouse bleue, cette femme qui travaille si rapidement,  juste derrière le lit, dans le cabinet de toilette exigu,

                          elle aurait pu lui dire bonjour.

Mais, non, pas de temps à perdre, pas une seconde à déposer sur la colonne des retards, voilà qu’elle est revenue dans la chambre, et qu’elle passe l’aspirateur sur le lino. Et que, hop et hop, elle a passé la serpillère. Et que déjà elle frotte avec son chiffon imbibé d’alcool les montants du lit et la poignée des portes. Des gestes si rapides. Des gestes de femme qui ne pense plus à ses gestes, qui pense à ses factures, à ses enfants, à son mari si elle en a encore un, à tant de choses agréables ou pénibles – oh pénibles, pénibles surtout, bien sûr –  qui font battre son coeur à grands coups de misère et de rêves aussi.

Et l’odeur de l’alcool à brûler qui entête, et les jambes alourdies sous le poids des varices, et ce chariot qu’il faut pousser de chambre en chambre si vite toujours plus vite, et les gants de latex qui irritent la peau, et cette blouse bleue qui serre quand on se penche et que le coeur déborde.

La malade sur son lit, si seulement elle pouvait parler… elle lui dirait bien des choses, à cette femme qui se penche et se redresse comme une machine sans répit qu’on aurait mise en marche et ne doit jamais s’arrêter, surtout ne pas tomber en panne, ne jamais s’arrêter à ces pensées qui pèsent et ces rêves qui entravent, parce que l’étage est si grand, et qu’il faut continuer, vite, à pousser le chariot, vite si vite, à se pencher se redresser s’agenouiller et à frotter, toujours plus vite malgré tout ce qui alourdit le coeur comprimé par la blouse bleue…

oui, par exemple, elle lui dirait « moi aussi »…  « moi aussi, moi aussi, moi aussi j’ai connu tout cela ». Peut-être même qu’elle dirait seulement « moi aussi », et qu’elle comprendrait, que ça lui suffirait, à la femme en blouse bleue qui déjà va partir et range son chariot.

On les appelait « filles de salle », les filles, autrefois, se penchant et se redressant, s’agenouillant et récurant, et poussant leur chariot, qui devenaient des femmes, qui devenaient des vieilles, mais quand donc autrefois, en quelle année déjà ?

Il y a tellement, tellement longtemps, c’était quand elle était si jeune, avant de s’arrêter pour élever les deux derniers… Comment est-ce donc qu’on dit, maintenant ? agents, sûrement, il n’y a plus partout que des agents – agent de nettoyage, agent de propreté, agent de service, – agent le complément d’agent, celui qui fait l’action mais on croit toujours que c’est l’autre ou que ce n’est personne, tandis que le premier, le sujet qu’on remarque, on apprenait cela à l’école, le sujet seul importe et gouverne le verbe… Les noms changent, c’est la mode c’est le temps qui remue le grand baquet des mots. Mais rien ne change ne changera jamais. Et nous deux les deux mêmes, nous deux toutes les deux, on est toujours les mêmes, on est comme mère et fille. Elle aurait pu me dire bonjour.

La femme en blouse bleue porte une blouse à manches courtes, une blouse serrée sur sa poitrine épaisse, une blouse sans manches qui laisse passer ses bras nus et forts, une blouse trop courte qui fait voir les varices mal brodées sur ses jambes, comme des cordes bleues qu’on aurait emmêlées. C’est une blouse de tissu rêche, une blouse solide qu’on peut laver chaque soir et remettre au matin, une blouse délavée par l’usage qui n’est ni blanche ni verte, et même plus si bleue, mais qu’on a voulue bleue, pour que chacun sache bien tout de suite que ce n’est pas la blouse d’une infirmière ni d’une aide-soignante, encore moins d’un interne ou d’un professeur. La blouse bleue usée flétrie feutrée rapée de ceux qui ne sont pas des « soignants ».

La femme en blouse bleue porte pourtant un badge, comme tout le monde ici, comme les aides-soignantes, comme les infirmières stagiaires, comme l’infirmière-chef, comme la jeune interne, comme le professeur, un vrai badge en plastique, avec une étiquette portant comme il  se doit son nom en majuscules, et son prénom en minuscule. Mais son badge, au lieu de l’arborer fièrement, la femme en blouse bleue le laisse ballotter de travers sur le tissu trop serré qui emballe dans la poitrine épaisse son grand coeur fatigué. Qui donc irait pencher la tête pour y chercher son nom ? De toute façon c’est un nom étranger, certainement, un nom à rallonge de femme mariée à un autre étranger, un nom incompréhensible qu’on a été obligé d’inscrire en lettres étroites et comprimées, un nom imprononçable que personne ne pourrait retenir et que personne n’a jamais essayé de lire jusqu’au bout, jusqu’au prénom en minuscules qui contient sa jeune âme d’enfant, toujours intacte et neuve au creux de la poitrine usée que serre la blouse bleue.

La malade sur son lit le sait bien, tout cela. Elle a connu.

Mais tout de même. Elle aurait pu lui dire bonjour, la femme en blouse bleue. 

Dans chacune des chambres où elle va, elle le sait bien, que c’est pareil, que la femme en blouse bleue évite à chaque fois de regarder les malades, qu’elle ne leur parle pas – non, jamais, pas un mot. Parce que ce n’est pas son affaire, les malades. Pas du tout son affaire. Son affaire, ce sont les choses, toutes les choses sales qu’elle doit purifier, les sols de lino froid, les murs tachés de sang, les lunettes des toilettes empuanties d’urine, les montants métalliques des lits et le skaï des fauteuils à passer à l’alcool. Les choses. Les choses sales et qu’il faut nettoyer sans fin. Pas les gens. Les gens, ils souffrent, ils meurent, ou bien on les répare et ils s’en vont. Qu’est-ce qu’elle en sait, des gens, avec sa blouse bleue ? Les gens, c’est l’affaire des autres, des blouses blanches, des blouses vertes, de ceux qui ont un grade, un badge flamboyant sous les néons du bloc, un badge avec des noms bien clairs, comme un halo de gloire, une noble mission.

C’est comme ça, à l’hôpital, chacun son rôle et il le faut. Oh, la malade sur son lit, si seulement elle pouvait parler, elle lui dirait, à la femme en blouse bleue qui déjà est en train de s’en aller, parce qu’il n’y a pas de temps à perdre, qu’il y a tout l’étage à faire, qu’il faut rouler plus loin le chariot et l’aspirateur et l’alcool à brûler, et le dos qui se voûte, et les mains qui se pèlent sous les gants de latex… elle lui dirait, à la femme en blouse bleue qui va maintenant s’en aller sans lui dire au revoir… elle lui dirait « Ne partez pas, écoutez donc : je sais ce que c’est, je sais bien, parce que moi aussi… « 

Mais la femme en blouse bleue a déjà fini, elle a replacé prestement sur son grand chariot les chiffons et l’alcool, et le grand balai de la serpillière qui flotte dans le seau comme une plante flasque. Elle s’apprête à repartir.

Alors la malade, si seulement elle pouvait parler, mais parler, elle ne le peut pas, comment le pourrait-elle, avec ce tube qu’on lui a mis dans la gorge ? Alors la malade, rassemblant tout ce qui lui reste de force, se redresse sur son lit. On entend cliqueter les appareils qu’on a fixés sur ses bras.

La femme en blouse bleue, surprise, s’arrête sur le seuil.

La malade sur son lit, si seulement elle pouvait parler, de toutes ses forces se redresse encore un peu. L’aiguille accrochée à son bras tremble dangereusement. Et derrière elle on le voit s’affoler, le sismographe qui enregistre chaque impulsion du coeur vacillant sous la croûte enflée et bleuie d’hématomes du vieux corps en détresse.

La femme en blouse bleue reste immobile, si étonnée, presque effrayée. Entre chambre et couloir, son chariot reste suspendu comme un point d’interrogation.

La femme en blouse bleue n’a pas de temps à perdre, et les gens, ce n’est pas son affaire, pas du tout son affaire, son affaire, ce sont les choses, rien que les choses, mais les choses, justement, justement, ces choses qui coûtent si cher et qui doivent rester neuves et briller, est-ce que cette malade sur son lit ne va pas casser quelque chose, à s’agiter comme cela ? La femme en blouse bleue hésite sur le seuil.

Sur son lit la malade, dans un effort brusque et ardent, s’est encore redressée. Les goutte-à-goutte attachés à ses bras se mettent à trembler de plus en plus fort, à osciller sur leurs supports comme s’ils allaient vraiment tomber. Et le sismographe dessine sur l’écran affolé des lignes si brutales et aiguës qu’un séisme peut-être va renverser la chambre, joncher de débris et de liquides étranges le lino encore humide, luisant de pureté.

Alors la femme en blouse bleue laisse hésiter sur le seuil son chariot en suspens, elle a déjà calculé qu’elle rattraperait tout à l’heure dans la chambre voisine les secondes perdues en se penchant et en se redressant plus vite, toujours plus vite. Et, timidement, rapidement, comme elle fait toute chose, elle s’approche.

— Ça va pas ? dit-elle – et sur le badge qui s’offre maintenant bien exposé et bien équilibré comme un bijou luisant sur la poitrine en bleu fané, la malade sur son lit parvient à déchiffrer une partie du nom, et à en deviner le reste, et à tout deviner de la vie de la femme qui lui demande encore : — Ça va pas ? Vous voulez que j’appelle quelqu’un ?

La malade sur son lit fait non de la tête, non, pas quelqu’un, pas quelqu’un mais vous, mais nous, mais moi, et toi, et le tube qu’on lui a introduit dans la gorge se met à vibrer et trembler à son tour.

—Qu’est-ce que c’est que vous voulez, alors ? dit la femme rapidement, comme elle fait toute chose, mais gentiment quand même, parce que c’est sûr elle a cessé soudain de calculer les secondes et les pertes sur la colonne des retards.

Et, comme elle se penche tout à fait, la malade parvient à déchiffrer sur le badge flamboyant son nom entier, tout entier, jusqu’au bout du prénom, et c’est un joli mot, ce long prénom, qui fait penser aux gazelles, aux étoiles, aux oiseaux, à l’enfance et aux acrobates, à tout ce qui s’élance et vole.

La malade sur son lit se redresse encore un peu dans le cliquetis des goutte-à-goutte et le tremblement des sismographes. Et enfin elle parvient à soulever hors du drap le seul bras qu’elle peut encore remuer, celui qui n’est pas tout à fait paralysé.

Avec son bras transpercé par l’aiguille de la perfusion, avec sa main bleuie d’hématomes, avec ses doigs gonflés, la malade sur le lit, lentement, avec peine, montre le chariot où le balai dépasse, puis elle montre la blouse bleue de la femme, et elle se montre elle-même.

La femme en blouse bleue n’a pas l’air de comprendre.

Alors elle se penche un peu plus bas vers la malade, jusqu’à poser tout doucement sur le coeur en détresse son large badge de plastique tiède comme un grand coeur vivant.

Avec ses lèvres sèches, autour du tube qui l’empêche de parler, la malade écrit en l’air des mots en miettes que la femme en blouse bleue essaie de lire « …oi… si », « m… oi… au… ssi… » Puis la malade parvient à dessiner, presque en entier, un vrai sourire, léger comme une esquisse, le contour délicat d’un sourire, qui reste suspendu en l’air une longue seconde, comme celui du chat d’Alice, celui qui lui avait tant plu, quand elle était allée voir le film, au cinéma Concorde, au temps où le cinéma Concorde existait encore, 

un sourire tout tremblant, rempli de mots brisés, que la femme en blouse bleue, perplexe et plissant les yeux, s’applique à déchiffrer avant qu’il ne s’efface.

Mais oh… soudain…  ça vient :  « Vous aussi ? vous voulez dire… aussi ? Vous avez travaillé dans un hôpital ? Comme… comme moi ?

« Oui », fait la malade avec ses yeux.

—Comme moi ? Vraiment comme moi ? La même chose exactement ?

Oui, oui oui, fait encore la malade avec ses yeux, et son sourire s’envole, et le filet de ses rides se soulève et retombe et se soulève encore comme si vraiment elle allait parvenir à l’arracher et à le repousser, à le jeter au loin, dans le sac jaune par exemple, où la femme en blouse bleue a enfermé les déchets de la chambre.

Oui, oui oui, oui ! fait la malade avec ses yeux qui se froissent et se défroissent et déjà rajeunissent.

—Et chez vous, dit la femme en blouse bleue, les enfants, les factures, et le bus dès cinq heures et le mari parti…  pareil ? pareil aussi ?

Oui, oui oui, oui ! fait la malade avec ses yeux qui s’emplissent de soleil parce qu’un rayon curieux du dehors vient de passer la tête à la fenêtre. 

—Et l’autobus qui démarre dans la nuit, et le métro debout, et l’autobus encore, dans la nuit sous la pluie, pareil ? pareil aussi ? 

Oui, oui oui, oui, fait la malade avec son sourire de jeunesse qui flotte maintenant tout heureux sur ses rides, jeune et libre comme un soleil jouant sur la peau d’une eau grise.

Oui ! poursuit en écho le tube entre ses lèvres. WWWoouuiiing !

Et toutes les deux, elles se mettent à rire, ensemble. La malade rit avec ses yeux tout vieux dont elle secoue les rides, la femme en blouse bleue rit de tout son coeur redevenu enfant, de toute sa poitrine à nouveau épanouie. Elles rient ensemble.

—Et vous aussi, si ça se trouve, tout à l’heure, je veux dire de votre temps, vous vous êtes trompée, vous avez dit monsieur Martel au professeur Martel qui n’a jamais pu apprendre votre nom, et il vous a regardée de haut en bas et il vous a répondu sévèrement « Professeur Martel », alors vous avez eu envie de pleurer et en même temps vous avez eu envie de pouffer, parce qu’il aurait eu l’air fin, le monsieur professeur, si on lui avait demandé d’épeler votre nom, à vous, et de l’écrire au tableau noir… oh, toutes ces fautes qu’il aurait faites rien qu’à cause de ce nom…

La malade se souvient, monsieur Untel le professeur, et son regard sévère, et sa haute moustache, oui, oui ! Et elle rit, elle rit de tout son corps inerte qui fait trembler les machines comme s’il était encore capable de s’enfuir.

Oh elles rient, toutes les deux, comme elle rient !

—Mais, dit soudain la femme en blouse bleue, et elle a complètement cessé de rire, si vous aussi… alors, bon, alors, forcément, vous connaissez la cheffe… vous savez bien ce que c’est… il faut que j’y aille maintenant, j’ai tout l’étage à faire.

Oui, dit la malade avec ses yeux où son sourire éteint retombe douloureux, vers le puits sombre de ses paupières noyées, oui, je sais bien ce que c’est.

Et la femme en blouse bleue reprend son chariot, le pousse sur le seuil. Avant de refermer la porte, elle dit tout doucement :

—Au revoir, madame, à demain !

Et, une dernière fois, avant de repartir en hâte, elle regarde la malade, sur son lit, la malade qui, de toutes ses dernières forces est parvenue à recueillir, dans le filet de ses rides, son sourire funambule, et le lance, l’élance, vers celle qui la regarde encore, une dernière fois, en refermant la porte.

On entend dans le couloir le chariot qui s’en va, la porte d’une chambre qui s’ouvre et se referme. Et la malade sur son lit est heureuse, heureuse. Oh, heureuse ! Parce qu’elle sait bien qu’elle, elle ne sera plus là, demain, qu’on l’aura transportée dans l’autre hôpital, celui des soins palliatifs, ou bien peut-être même qu’on l’aura déjà enfermée sous le drap au sous-sol de la morgue,

mais qu’aujourd’hui, aujourd’hui qui est si beau et si précieux qu’on pourrait oublier pour l’aimer que demain cessera d’exister,

qu’aujourd’hui, aujourd’hui, 

qui ne durera pas, qu’elle oubliera demain dans sa blouse serrée où son coeur se comprimera de nouveau,

qu’aujourd’hui, aujourd’hui,

la femme en blouse bleue, dans chacune des chambres où elle passera, timidement, rapidement, furtivement, mais tout de même, regardera les malades, et qu’elle leur dira, à voix si basse et douce et hésitante que tous n’entendront pas, 

bonjour peut-être

– ou au revoir qui sait,

et que son sourire, à elle qu’on roulera déjà dans le brancard au loin, son sourire de malade, son sourire tout éteint de mourante ou de morte, quelques instants ou quelques heures encore, qui ressembleront de si près au bonheur, flottera, enfin, libre, jeune et vivant, dans l’odeur de l’alcool à brûler, sur l’eau trouble et mousseuse du baquet de plastique, sur les rudes poignées du chariot trop chargé, devant la femme en blouse bleue, de chambre en chambre et de seuil en couloir, jusqu’au bout de l’étage si vaste qu’on n’en finit jamais.

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9 commentaires pour Dans la chambre

  1. Francis dit :

    Pour déshumaniser encore et encore, après avoir tant et tant pressuré le petit personnel tout en clamant haut et fort l’importance de l’écoute et du lien social, on pense à des robots qui, n’en doutons pas, sauront dire « bonjour »…
    Ce texte fort et si fin, fait écho à tant d’autres petites professions dévalorisées, celles où se rencontrent la masse silencieuse des héros ordinaires.
    Merci pour ce moment d’humanité obligatoire et si rare

  2. Pastelle dit :

    Très beau texte, qui frappe encore plus quand on a quelqu’un là bas, entouré de blouses de toutes les couleurs. Mais elles disent bonjour, un peu…

  3. almanito dit :

    Un texte tellement vrai et ton observation si fine sur notre monde déshumanisé au profit des cadences (décadence!) et de la rentabilité même dans les milieux où l’humanité et la compassion devraient primer. Ce sont deux personnes qui ne sont rien qui retrouvent malgré tout ce qui manque tant à notre société: la chaleur humaine, et ce n’est que justice.

  4. Quichottine dit :

    Ton texte, si vrai, si émouvant… je l’ai lu et relu.
    J’ignore ce que sera demain, mais l’aujourd’hui que tu nous peint ici m’a beaucoup plu.
    Merci, Carole.
    Passe une douce journée.

  5. Anick de Paris dit :

    J’espère que tu vas beaucoup lieux et que tu recommences à courir… Je t’embrasse.

    • carole dit :

      Merci, chère Anick. Je marche de nouveau. Lentement pour l’instant. Mais oui, ça va mieux qu' »avant ». Je t’embrasse aussi. Prends bien soin de toi, odaidjini お大事に !

  6. jill bill dit :

    Il en fallut des efforts pour se faire comprendre, entre blouse bleue… une blouse bleue qui se retrouve au lit blanc, pas drôle, mais on arrive à rire en échangeant du souvenir… merci, jill

  7. Mamilouve dit :

    Emouvant. Juste. Beau. Juste beau. Merci.

  8. Nanegrub dit :

    Texte émouvant ! à accrocher dans les salles de garde des toubibs. Heureusement tous les PH et tous les médecins chefs de service ne ressemblent de loin pas au Professeur Martel de ce texte.

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