L’Olivier

Une histoire d’arbre ? Bien sûr que je peux vous raconter une histoire d’arbre, bien sûr que j’en connais, des histoires d’arbre… Tout le monde a son histoire d’arbre, non ?… Est-ce que les arbres n’accompagnent pas depuis toujours la vie des humains ? Est-ce qu’il n’y a pas, partout, des humains qui portent des noms d’arbres ? Est-ce qu’ils ne sont pas un peu humains, au fond, les arbres ? Et même, est-ce qu’ils ne sont pas tout à fait de notre famille, quand nous les plantons de nos mains, quand nous les soignons et que nous les aidons à grandir comme des enfants ? Et est-ce qu’ils ne meurent pas comme des humains qu’on assassine, quand nous décidons de les tuer ?

Tiens, je pourrais vous raconter l’histoire de la petite Suzon, la gamine qui avait fait replanter le pommier de la colline de Lhommeau. Un vieux pommier planté par son arrière-grand-père que la tempête avait couché. La petite passait tous les jours en vélo au pied de la colline pour aller à l’école. Quand elle a vu l’arbre déraciné, couché dans ses fleurs de printemps souillées de boue, elle a tellement crié, tellement pleuré, tellement supplié, que son père a fini par venir là-haut avec son tracteur pour redresser l’arbre et le replanter. Un sacré boulot, je vous assure. Il avait même fabriqué un grand tuteur de hêtre qu’il avait attaché au tronc du pommier avec du fil de fer, et il était allé chercher dans la carrière des grosses pierres bien lourdes à poser sur la terre où il avait replanté l’arbre, pour tenir les racines. Un sacré boulot, je vous dis.

Tout le monde disait que c’était de la folie, que ça ne servirait à rien, qu’on ne pouvait pas replanter un vieil arbre, que jamais un arbre déraciné ne reprenait vie, qu’il avait fait son temps, ce vieux pommier couvert de lichen qui ne donnait que des pommes véreuses. Mais la petite y croyait, elle. Elle s’arrêtait tous les matins et tous les soirs. Elle laissait son vélo en bas, au bord de la route, pour grimper jusqu’à l’arbre et l’arroser avec une petite bouteille qu’elle transportait. Un arbre de cette taille, elle ne se rendait pas compte comme c’est ardent et vorace, la petite, mais elle y croyait. Elle en passait du temps, là-bas, toute seule, à caliner son arbre…

Un soir, elle n’est jamais rentrée. Son vélo avait disparu aussi. On a cherché, appelé, cherché, appelé, tremblé… Les chiens des policiers ont fini par la retrouver, enterrée toute nue étranglée, dans la terre remuée, sous une des pierres de l’arbre. Son vélo était au fond de l’étang de Sommeuse. On n’a jamais su. 

L’histoire était dans tous les journaux, en une, il y a deux ans… on en reparle encore de temps en temps… mais ce que les journalistes n’ont jamais su, c’est l’arbre : au printemps suivant, l’arbre a refleuri pour de bon. Une splendeur sur la colline. Une lumière d’aurore à la tombée du jour. Ça n’a pas empêché le père de venir le tronçonner avec ses branches en fleurs. Il a brûlé le bois sur place. Ça fumait, ça criait, et ça soufflait d’angoisse, et ça pleurait de sève, à sifflements de bois ça hurlait et ça suppliait. Un arbre tout vivant.

Je pourrais tout à fait vous la raconter vraiment, vous la raconter en détail, cette histoire, l’histoire de la petite Chloé,… je veux dire de la petite Suzon… puisque j’ai commencé… seulement voilà, je ne les sais pas encore bien, les détails, ni le décor ni les paroles…  Je viens de vous inventer ça… je m’y suis un peu embrouillé sur la fin… Ah, vous y avez cru ?Tout était faux pourtant, sorti comme un champignon noir de mon imagination… mais est-ce que c’est vraiment faux, ce qu’on imagine, quand on l’imagine comme il faut ? Est-ce qu’elle ne serait pas devenue vraie, mon histoire, si je vous l’avais vraiment bien racontée, avec les paroles, le décor, les détails… Le faux, quand on l’imagine comme il faut, c’est peut-être plus vrai que le vrai, est-ce qu’on sait ? … car les mots, quand ils viennent à la rencontre de notre désir de fiction, les mots… quand on en joue comme le vent sur les branches des arbres… quand on les pose comme des fleurs fraîches sur le lichen des jours, quel pouvoir ils ont, les mots… quel pouvoir nous voulons leur donner… !

Mais assez de digressions, vous m’avez demandé une histoire d’arbre, et je vais tout de même vous raconter une histoire vraie. Vous la trouverez peut-être plus difficile à croire que la fausse, c’est souvent comme ça. N’empêche que celle-là est vraie pour de vrai  – même si, en effet, vous avez raison de le faire observer, rien ne le prouve… Et pourtant si, car je vous montrerai, tout à l’heure… je vous le montrerai, l’arbre, derrière son mur. Ça ne prouvera toujours rien ?… d’accord. Et alors ? je vais quand même vous raconter l’histoire… mon histoire d’arbre, mon histoire de mon arbre.

Parce que ça se passe ici, chez moi, figurez-vous, ici-même, mon histoire.

Vous voyez où j’habite ? Une grande longère sur un vaste terrain arboré de fruitiers… Une belle propriété, tout à fait. Avec un beau verger.

Contre le mur du fond, bien abrité du vent, bien exposé au soleil, j’avais un olivier, un joli petit olivier noueux qui se chauffait en lézard sur les vieilles pierres. C’est rare, ici, les oliviers. Il fait trop froid, trop humide. Mais le terrain était bien drainé, le mur exposé sud protégeait l’arbre du gel, et, dès qu’il lui prenait fantaisie de passer par chez nous après la pluie, le soleil caressait tendrement les grands tendons tourmentés de son corps trapu. Mon olivier prospérait, et même il donnait des olives, que je récoltais soigneusement.

Un matin d’avril, il y avait eu une nuit de tempête terrible, je sors pour inspecter le jardin, un carnage de branches blessées, d’arbustes décapités et de fleurs étouffées… je regarde partout pour faire le compte des dégâts, je vais jusqu’au fond en pataugeant dans la terre détrempée, et là, qu’est-ce que je vois ? des traces de pas dans la boue, juste sous mon olivier. Des traces de pas de femme – ou d’enfant. Non, je ne suis pas Sherlock Holmes, mais c’était une pointure 36 pas plus, alors la déduction s’imposait… Et puis du côté du mur, d’autres traces encore d’un autre genre, tout à fait comme les pieds d’une échelle ou d’un escabeau. Le plus curieux était que les traces de pas n’allaient pas plus loin que l’olivier. Et qu’elles faisaient l’aller-retour, pas plus. Comme si on était venu là, rien que là, exprès. Avec une échelle, hop, un petit tour sous l’olivier, trois pas de danse, et puis s’en va… 

Je suis allé chercher mon râteau,  je l’ai passé sur la boue comme je me serais gratté la tête, pour aplanir tout ça et y voir un peu clair… Je n’y comprenais toujours rien.

Le lendemain, encore une nuit insomniaque, agitée de vent et de pluie, je reviens voir au matin. Je me doutais bien. Et en effet, il y avait encore d’autres traces. Toujours les mêmes sur le même trajet. Les petits pas dans la boue et les traces d’échelle.

Sapristi, je me suis dit en grattant la terre avec mon râteau à penser, j’ai un squatter dans mon jardin. Sous mon olivier, un vagabond des nuits sans étoiles venu conter fleurette à mon arbre.

Et comme il n’a pas pu entrer par le portail bien verrouillé, il est passé par dessus le mur, en se faufilant par le jardin ouvert à tous les vents de ma vieille voisine, et en lui piquant son échelle au passage.

Mais le sens de tout ça ? pourquoi donc venir chez moi et s’installer précisément sous mon olivier ? Ce n’était pas la saison des olives, l’abri de jardin était bien fermé à clé, il n’y avait de traces de pas nulle part ailleurs, et on ne m’avait rien volé.

C’était sans gravité, cette affaire, de toute évidence, mais tout de même, ça m’intriguait.

J’ai une caméra, une de ces caméras, vous savez, qu’on utilise pour filmer les animaux la nuit… qui se déclenchent quand elles détectent une présence. Je m’en sers de temps en temps pour filmer les biches et les cerfs, dans la forêt de Sommeuse. J’accroche l’appareil sur un tronc… il y a une cellule photo-électrique… c’est tout simple : une silhouette dans la nuit s’approche… Clic ! et clap ! on tourne ! Et les biches jouent les stars, et les cerfs se font les mâles… Je vous montrerai un jour les films que j’ai fait avec ça, vous serez surpris.

Donc, j’installe la caméra sur le tronc de mon olivier, face au mur, à l’endroit des traces d’échelle ou d’escabeau. Le lendemain je visionne les images. Et là je vois tout de suite le coupable… la coupable, plutôt : madame Chaigne, ma vieille voisine de quatre-vingt-cinq ans passés, en noir et blanc, un peu floue, mais bien reconnaissable, juchée toute vacillante sur un escabeau tremblant, installant à grand peine une échelle de l’autre côté, pour pouvoir « faire le mur » et revenir ensuite chez elle.

Madame Chaigne ? 

Vous vous doutez que je suis allé tout de suite sonner à sa porte. Pour l’inviter aimablement à prendre un verre.

Oh, ça n’a pas été long, elle a tout avoué.

C’était son histoire d’arbre à elle. Tout le monde a une histoire d’arbre à confesser, vous savez bien. Tout le monde a ou a eu une histoire avec un arbre…

Alors voilà la sienne, la mienne, l’histoire de madame Chaigne et de mon arbre… son histoire de mon arbre… 

Madame Chaigne n’avait pas toujours été vieille. Madame Chaigne n’avait pas toujours été veuve. Il y avait eu, jadis, un jeune monsieur Chaigne, et une jeune madame Chaigne, amoureux comme deux pigeons ramiers, qui s’étaient installés à la campagne pour y poser leur nid. Tout naturellement, ils avaient décidé de planter un arbre à la naissance de chacun de leurs enfants. Pour leur aînée Liliane, ils avaient planté un lilas rose, rien de plus évident. Pour leur seconde, Laurence, ils avaient bien sûr planté un laurier… Le troisième était venu plus tard. Un petit dernier solitaire qui s’appelait Olivier. Alors forcément, ils avaient planté un olivier.

Je crois qu’ils choisissaient les noms de leurs enfants pour pouvoir planter les arbres qui leur plaisaient. Après tout, c’est une bonne idée. Un arbre, ça donne du sens à une vie, ça l’enracine quelque part sans l’empêcher de se diriger vers son ciel… Les noms de fleurs, c’est trop léger, ça ne tient à rien, ça fait des vies qui s’envolent. Mais les noms d’arbres…

Pourtant, l’Olivier, un soir, avait disparu. Pfft, envolé malgré son nom d’arbre. Aussi bien que si on lui avait donné un nom de fleur. Il n’avait pas vingt ans.

Quand je dis disparu. Pas mort. Non, certainement pas mort. Juste disparu. Mais complètement. Définitivement.

D’après l’état de la chambre du garçon, où manquaient ses papiers, ses économies, une valise et un bon paquet de vêtements, d’après les déclarations laconiques qu’il avait faites à ses copains, et aussi d’après le récit d’un témoin qui l’avait pris en stop, la police avait conclu à une disparition volontaire. Le gamin était majeur depuis quelques jours. On n’y pouvait rien. Il n’y avait même pas eu d’enquête.

Les parents avaient attendu. Attendu, attendu. Mais rien, Olivier n’était pas revenu, n’avait plus jamais donné signe de vie.

Rien, je vous dis. Aucune nouvelle, jamais.

Et les années passaient. Avec leurs quelques économies, les Chaigne avaient fini par engager un détective privé qui n’avait rien trouvé, qui avait promis d’y arriver avec du temps, et encore de l’argent, mais c’était tellement cher qu’ils avaient été obligés de laisser tomber.

Alors ils avaient recommencé à attendre. Des années encore avaient passé, tant d’années. Le père était tombé malade, il était mort. Les deux soeurs étaient mortes. Le monde avait beaucoup vieilli. L’arbre avait pris cet air gris et penché des arbres qui méditent. La mère était restée seule, elle s’était tordue et brunie comme un arbre, et elle s’était obstinée à vivre encore, jusqu’à ses quatre-vingt-cinq ans, refusant de déménager. Pour attendre aussi longtemps qu’il le faudrait. Mais l’Olivier, son petit, qui avait bien dû devenir quelque part un homme, et même déjà un homme bien mûr, et même un homme vieillissant, n’était toujours pas revenu, n’avait pas donné de nouvelles. Avait continué à être disparu.

Ce sont des choses qui arrivent, vous savez, ces gens qui s’en vont sans rien dire pour toujours sans qu’on sache, des drames dont on parle le moins possible, pour qu’ils n’aillent pas se répandre comme le lierre ou le chiendent, mais qui arrivent plus souvent qu’on ne croit.

Mais là, je vous vois venir avec votre question : cet arbre, au fait, cet olivier dont je vous ai promis l’histoire, est-ce que c’était celui des Chaigne, ou bien est-ce que c’était le mien ? Ou alors est-ce que c’était juste ce garçon disparu avec son nom d’arbre ?

Eh bien… les deux. Les trois, en fait. Tout en même temps.

Vous n’y comprenez plus rien… alors je vous explique : 

L’olivier, leur olivier, les Chaigne l’avaient planté au fond de leur jardin, tout près de leur mur, pour bien l’abriter du vent. Mais côté nord, bien sûr, puisque chez moi c’est côté sud. L’arbre avait d’abord à peu près poussé, puis au bout de quelques années, malgré tous leurs efforts, il s’était mis à dépérir. Puis à pourrir et à sécher.

Cependant un rejet était passé sous le mur, né d’une racine lancée à l’aventure. C’est ce rejet qui avait finalement prospéré, grandissant et s’appuyant contre mon mur, sur mes pierres bien chaudes, tandis que l’arbre originel finissait de s’éteindre. Et c’est de mon côté – ou plutôt, bien sûr, à l’époque, du côté des Dupin, les anciens propriétaires de mon petit domaine, qu’un bel olivier, mon olivier, avait fini par se dresser, tandis que les Chaigne désolés avaient été réduits, de leur côté, à abattre leur arbre mort.

Pour tromper l’enfant, ils avaient bien tenté de faire pousser d’autres oliviers, contre le mur, de leur côté, à divers endroits plus judicieusement choisis, mais tous avaient rapidement crevé, incapables de s’accoutumer au climat trop rude de ce pays. En désespoir de cause, ils avaient même fini par acheter un de ces arbres qu’on vend en pot, qu’on sort à grand peine en été et qu’on rentre en automne… Seulement l’enfant n’avait jamais connu, comme ses soeurs, le bonheur de grimper dans son arbre, d’y vivre et d’y faire son nid, d’y étirer ses bras comme un oiseau. Il était devenu taciturne, rebelle. Solitaire. Un de ces gamins qui accumulent les insuccès à l’école et les taloches sur le derrière, et peu à peu, muets, se déracinent. Et un jour, pfft, il s’était envolé.

Selon ma voisine, c’était l’olivier qui avait poussé leur fils à les quitter.

Selon elle, à force de voir son arbre grandir chez les voisins, derrière le mur de vieux tuffeau, l’enfant s’était convaincu de ne pas appartenir à leur côté, à leur famille. Il s’était toujours senti comme un étranger, à cause de ce rejet passé de l’autre côté, porté par une racine aventureuse.

C’est bizarre, si bizarre, ce que les gens s’imaginent, quand ils ont connu des malheurs. Il faut bien trouver des explications acceptables, des coupables à accuser et à prier aussi.

Ma voisine était sûre que l’arbre était responsable de tout. Qu’il savait tout. Et qu’il pouvait tout réparer. Alors pour l’apitoyer, la nuit, de temps à autre, surtout les nuits de vent sauvage où l’inquiétude la hantait, elle venait lui parler.

Ce que je lui ai dit, moi, quand elle a eu fini de me raconter son histoire ?

Eh bien, vous n’allez pas le croire. Mais je vous emmènerai voir tout à l’heure le fond du jardin, vous comprendrez mieux… J’ai offert à ma voisine, figurez-vous, de déplacer le mur. Je veux dire, de le défaire partiellement, sur cinq ou six mètres, et de le reconstruire de telle sorte que l’arbre soit de nouveau dans son jardin, et non plus dans le mien. Mon terrain est si vaste, deux ou trois mètres carrés en moins, ça m’était bien égal.

Sur un bout de papier, je lui ai dessiné ça, façon puzzle ou guérite. Et je l’ai fait. Oui, je l’ai démoli et rebâti comme il fallait, ce mur. De mes mains. Le mur du fond est un peu curieux, maintenant, c’est sûr, genre impasse au labyrinthe… Bah… mes héritiers rebâtiront cela plus tard aussi droit qu’ils voudront… ils n’auront que quelques pierres à transporter. Car j’ai pris la précaution de ne pas abattre entièrement l’ancien mur, mais d’y fendre seulement un passage, afin que l’olivier reste bien à l’abri, dans la même situation idéale et miraculeuse qui lui avait permis de prospérer, sur l’épaule chaleureuse de mon vieux mur exposé plein sud.

C’était tout simple, finalement.

Ma voisine a enfin eu son olivier chez elle, plus besoin d’escabeau ni d’échelle, plus de col du fémur en péril, elle a pu passer ses journées entières près de son arbre, à marmonner et à tricoter, à lui chantonner des comptines et à l’embrasser.

Et… non, je sais que vous n’allez toujours pas le croire… mais il est revenu. Oui, lui, le fils.

Un jour, quelqu’un a sonné à la porte et c’était lui. Toujours jeune. Toujours vingt ans, le veinard. Un garçon magnifique. Affectueux. Ils ont passé une heure ensemble, vraiment ensemble, il lui a dit qu’il l’aimait, qu’elle lui manquait. Puis il a serré ses petites mains tachées de brun, il a posé deux baisers tendres sur ses vieilles joues flétries de mère. Et il est reparti. Mais il a promis de revenir. Avant sa mort.

Enfin… c’est ce qu’elle m’a dit. Ce qu’elle croit. Ce qu’elle s’est imaginé en vrai. Pauvre femme.

 

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11 commentaires pour L’Olivier

  1. La Baladine dit :

    Le pouvoir des mots… Il y aurait des kilomètres de phrases à en dire. Fiction ou réalité, là n’est pas l’essentiel, me semble-t-il; mais les émotions partagées, par contre…
    Tes deux histoires, même si tu fais semblant de t’embrouiller un petit peu dans la première, il est aisé d’y croire. La première parce qu’elle commence comme un livre d’images plein de poésie et qu’elle débouche sur un drame atroce, et que l’humain est friand d’atrocités.
    Mais la seconde, la seconde! Elle est puissante, et je vais te dire, j’ai envie d’y croire, moi, au retour d’Olivier dans le jardin où l’Olivier est revenu, parce qu’il n’y a aucune raison de ne croire aux histoires que quand elles finissent mal, et que les histoires de la vraie vie, ce n’est pas seulement quand elle est ratée. 🙂

  2. almanito dit :

    Deux histoires d’arbres, l’une sur le désespoir d’un homme, l’autre sur la conviction de cette mère qui croit toujours. Son échelle fait un peu penser à l’échelle céleste de Jacob d’ailleurs. Peu importe la vérité, cet Olivier homme/arbre restera éternel dans son coeur.

  3. Quelles belles histoires ! D’abord j’admire comme tu fais parler le conteur… Ensuite j’étais à fond dans ton histoire de pommier car j’en ai une identique dans mon passé… Je voudrais même te mettre sa photo : le vieux, très vieux pommier devant notre maison à la campagne, que ma fille appelait « l’arbre fort » et sur lequel elle montait chaque jour pour se livrer à de grandes aventures imaginaires où elle guerroyait, le considérant comme son château imprenable ; mais il était si décrépi qu’il menaçait de mourir et notre fillette a supplié et supplié son père, jusqu’au jour où il a accepté de faire les frais d’un véritable arboriculteur qui est venu le tailler, le régénérer, lui refaire une santé… Et maintenant il est tout beau tout propre et il se campe fièrement entre notre maison et le champ voisin. Il s’y passe des choses ; il a une âme…
    Pour ton histoire suivante, elle a toujours son côté « surnaturel », que tu développes très bien…

  4. jill bill dit :

    Bonsoir Carole, je n’aime pas quand on découvre un/e enfant assassinée pour x raison qui ne sont jamais bonnes… quant à la vieille dame, attachante avec son arbre et son fils… c’est tjs un plaisir de découvrir tes nouvelles, merci, jill

  5. Livia dit :

    Quelle jolie histoire d’arbres! J’aime beaucoup mieux la seconde qui est faite d’espoir et non de désespoir comme la première!
    Belle après midi

  6. Gérard Méry dit :

    …tes histoires ont du charme ..mais quel bouleau !

  7. Quichottine dit :

    Tu es absolument incroyable… quelle verve !
    Deux histoires en une… mais laquelle est vraie, chacun peut choisir la sienne, le conteur discret ne dira rien de plus.
    Merci pour la lecture, Carole, j’ai beaucoup aimé.

  8. mansfield dit :

    Où comment perdurer , comment traverser la vie, narguer le temps, flouer les esprits, renaître, disparaître et subsister toujours quelque part pour quelqu’un…. Une très jolie divagation!

  9. luciole 83 dit :

    Que c’est beau ! Pas moyen de décrocher de tes contes si remarquablement écrits malgré l’heure tardive… Suis encore sous le choc du premier… (d’actualité puisqu’une petite fille disparue retrouvée morte ce jour)… Lorsque j’ai commencé le 2è… j’ai cru un instant par je ne sais quelle bizarrerie de l’esprit que le jeune Olivier en cavale était le coupable du meurtre de la petite du premier conte…. Ouf ! il n’en n’est rien… et ce mur tordu abritant un olivier-totem m’a grandement soulagée sur la gentillesse première des humains…. quand les tempêtes ne les courbent pas, ne les dessèchent pas, ne les racornissent pas comme le vieil olivier mort ….
    Un grand bravo et merciiiii
    Bisous

  10. dombouvet dit :

    Je viens de passer un très très bon moment avec vos mots. Merci

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