En mémoire

Elle s’appelait Catherine…  Catherine M.

Elle s’appelait Pauline...  Pauline M.

Je les avais complètement oubliés, ces noms qui tout à l’heure me sont soudain revenus – ainsi dit-on, et ce sont en effet les silhouettes vagues et pâlies de deux revenantes que j’ai vu passer dans ces deux noms oubliés d’une mère et de sa fille.

J’étais dans un grand magasin, et je regardais cet autre nom sur une pochette de disque…

Un nom célèbre celui-là, un nom de star, selon le client mélomane et expansif qui m’avait indiqué le disque et m’en vantait les mérites.

Le nom sonore d’une très grande pianiste qui séduit aujourd’hui les foules, bien au-delà du public habituel de la musique classique.

Ce nom venu de Géorgie… cette photo sur la pochette du disque… c’était bien elle, je ne pouvais pas m’y tromper. Ce beau visage de brune aux cheveux lourds, au long nez et aux lèvres charnues rappelant les portraits du Fayoum. Ces épaules, surtout, si nues et si bizarrement intenses, qui, de dos, m’avaient frappée au point que j’avais pensé qu’elles étaient, pour le public, comme un autre visage de l’artiste, celui qu’elle nous donnait à voir sur la scène, dénudé, exposé, et vibrant de passion.

Elle était toute jeune encore, alors, cette Khatia B. de la pochette du disque, déjà ardente mais à peu près inconnue, et elle était venue donner un concert dans notre ville. Une tournée comme une autre, sans grand succès et de peu de public. Une de ces tournées que les artistes débutants se contraignent à dérouler, soir après soir, dans les provinces éloignées, pour faire aller la renommée, impitoyable ogresse qui se nourrit de mouvement, et fuit les immobiles.

Je ne me souviens plus du programme. Il me semble qu’il y avait du Chopin. Peut-être même cette « Marche funèbre » dont justement le disque que je tenais entre les mains présentait un enregistrement. 

La salle était presque vide. A quelques rangs de moi, cependant, elles étaient assises toutes les deux, ma collègue Catherine M., que je ne connaissais que très peu, et sa très jeune fille, que je ne connaissais pas du tout.

J’ai fait à ma collègue un signe de tête, elle m’a rendu en retour un de ces magnifiques sourires dont elle était si généreuse. Voilà tout. Et quand je l’ai de nouveau croisée avec sa fille, dans le hall du théâtre, à la sortie, je ne suis pas allée leur parler. Je préférais garder mes distances. Elles n’avaient pas besoin de mon amitié, ces deux-là, j’en étais sûre.

Deux personnes si heureuses, si enviables. 

Une femme brillante, jolie, d’un rang élevé dans son milieu professionnel. Une toute jeune fille promise à un bel avenir dans ce qu’on a l’habitude d’appeler une « famille d’intellectuels ».

Des gens aisés, des gens unis. Des gens de goût, qui fréquentaient les salles de concert toujours trop vastes où se produisent en petit comité les grands artistes à leurs débuts.

D’ailleurs, quelle importance cette rencontre fortuite aurait-elle bien pu avoir ? Je l’avais oubliée aussitôt, comme j’avais à tort oublié la pianiste au talent si intense.

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Puis, deux ou trois ans peut-être après ce concert où nous nous étions croisées, ma collègue est morte d’un cancer. Une tumeur au cerveau, qui l’avait emportée si rapidement que tous en avaient été émus.

Je suis allée à son enterrement, bien sûr. Ce sont des choses qui se font, entre collègues. Et puis c’était une femme si avenante, tellement souriante.

Une de ces belles brunes aux lèvres rouges qui semblent toujours offrir leur sourire comme une fleur, comme un bouquet, comme un baiser léger, comme un cadeau de prix. Même à ceux qui comme moi, étant d’un grade inférieur et d’un naturel timide, ne les croisent que de loin et n’osent guère les aborder.

C’était tellement triste, ce triste enterrement d’une femme qu’on aurait pu envier, si elle n’était pas morte ainsi, si jeune, si rapidement, laissant derrière elle des enfants encore étudiants, une famille…

Cependant, sur le parvis de l’église, certains, qui en savaient plus long que moi, ont commencé à parler. Elle venait de divorcer lorsque son cancer s’était déclaré. Son mari l’avait obligée à mettre en vente aussitôt l’appartement qu’ils avaient acheté ensemble. Alors même qu’elle était déjà hospitalisée dans un service de soins palliatifs, il lui avait fallu s’occuper du déménagement. Le mari lui avait téléphoné sans cesse à l’hôpital, parce que les choses n’allaient pas assez vite. Ma collègue avait été prise d’une anxiété si terrible qu’elle avait précipité sa fin. Alors le mari avait fui à l’étranger. Et les enfants, encore si jeunes, avaient dû organiser seuls l’enterrement.

Il était absent à la cérémonie. Il l’avait harcelée pendant toute son agonie.
Il l’avait harcelée et maltraitée toute sa vie.

On se faisait passer des photos d’elle, qu’avaient fait imprimer ses enfants, mais on ne parlait en réalité que de lui, l’absent.

Un harceleur. Un ingénieur qu’on n’aurait pas soupçonné. Un de ces malades en costume de cadre dont on expose en détail les symptômes dans les journaux comme on y étale les faits divers sordides.

Tandis qu’elle… son sourire chaleureux, ce sourire éternel sur les photos en couleurs, ce sourire qui avait parfumé tant de couloirs glacés où nos vies se croisaient sans se rencontrer, ce sourire dans la salle du théâtre, ce sourire qui n’était qu’un effort éperdu vers le bonheur et l’amour qui s’était dérobés à elle… ce sourire venait de se fracasser comme un miroir sanglant sur le parvis de l’église, révélant à tous ce qu’elle avait toujours voulu cacher.

Pourtant, ce n’était pas fini.

Quelques mois plus tard, nous avons appris que sa plus jeune fille, Pauline, était morte à son tour, et qu’on nous conviait de nouveau à un enterrement, dont la date restait à préciser, « une enquête policière devant déterminer les causes du décès ».

Un suicide, apprit-on peu après.

Comment le malheur pouvait-il s’acharner ainsi ?

Le malheur ? Ceux qui en savaient plus long que moi ne se gênaient plus pour parler, jusque devant le cercueil. Ce n’était pas le malheur qui s’était acharné, c’était le père. Des trois enfants, seule cette jeune fille avait gardé des liens avec lui. Des liens… de ceux qui se resserrent comme des cordes sur les cris qu’elles étranglent.

On a encore fait passer des photos en couleurs, des photos souriantes. Le prêtre a fait un discours émouvant sur cette jeune vie si prometteuse et trop tôt brisée. Un ami de la jeune fille a dit à quel point elle avait été « une belle personne ». Je me souviens très bien de cette expression que je n’avais encore jamais entendue et qui a été mise à la mode par la suite.

Il y a eu une collecte. Non pas l’une de ces collectes sans objet défini qu’on fait d’habitude à l’église. Une vraie collecte de camarades pour la prise en charge des frais funéraires.

Puis le cercueil est sorti, très lentement et dans un grand silence, porté avec beaucoup de peine par quelques collègues et par l’ami de la jeune fille qui avait pris la parole, et non, comme il est habituel, par des employés des pompes funèbres.

Il avait fallu réaliser la cérémonie au meilleur marché possible, notre petite collecte devant suffire à payer tous les frais.

Car le père n’avait pas voulu donner d’argent. Il avait poussé sa fille au suicide, mais il était absent à son enterrement.

Il était toujours à l’étranger, il s’obstinait à ne pas rentrer, et, même au téléphone, il avait refusé de parler à ses enfants, il avait affirmé n’être en rien concerné. Il avait bien assez d’ennuis, et on n’allait pas lui mettre encore ça sur le dos. C’était lui, bien plutôt, c’était lui, évidemment, qui était à plaindre et qu’on oubliait de plaindre.

Ce n’était pas son affaire, si cette hystérique avait été assez sotte pour se suicider. Juste pour l’embêter.

C’était si peu son affaire qu’il avait laissé les deux jeunes survivants organiser seuls la cérémonie, sans un sou, bien sûr, après la précédente cérémonie si coûteuse et si rapprochée.

Lui. Le père et le mari. Le mari harceleur de ma collègue défunte, et le père criminel de cette enfant qu’on enterrait.

Décidément, définitivement, effroyablement, un de ces sinistres personnages qui font la une des magazines de psychologie, et qu’on s’y plaît à nommer, d’une expression composite issue de la langue savante des psychiatres, des « pervers narcissiques » – comme si le fait de classer certaines aberrations du comportement humain dans des cases médicales à la précision complexe et pointue de bistouri pouvait vraiment les éloigner de nos vies ordinaires. 

Un pervers narcissique. Voilà ce que les gens disaient. Et de cette expression certainement inexacte et qu’ils ne comprenaient peut-être pas tout à fait surgissait tout de même une atroce vérité. Tandis que le sourire des deux mortes se déchirait comme un rideau brusquement tiré.

De loin, il nous regardait tous, l’absent, pleurnicheur et narquois, qui venait d’accomplir pour la seconde fois un de ces crimes parfaits que les lois humaines ne savent pas punir, dont on s’efforce de croire qu’ils n’existent pas, qu’ils ne peuvent exister que dans les contes de fées à barbes bleues, et pas dans la réalité – non, pas dans la réalité,

jusqu’à ce qu’on vous raconte l’histoire d’une telle ou d’un tel, dont le sourire trop radieux vous appelait à l’aide sans que vous ayez jamais rien compris. 

J’ai pensé alors que jamais, jamais je n’oublierais cette marche lente des collègues portant le cercueil de sapin, un peu de travers, sur leurs propres épaules, dans la longue nef obscure de Saint-N. où le silence semblait peser aussi lourd que la mort.

Pourtant, si tout à l’heure je n’avais pas lu ce nom sur une pochette de disque, et si je n’avais pas repensé soudain à ce concert lointain, si un visage ne m’en avait pas désigné un autre, si une Khatia n’avait pas appelé à elle une Catherine, si deux destinées si dissemblables ne s’étaient pas bizarrement entremêlées, dans cette étrange chaîne des souvenirs où se tressent serrés tant de mondes épars qui ne semblaient jamais devoir se rencontrer, tout cela ne me serait pas revenu. J’aurais pu l’oublier entièrement, laisser filer dans l’ombre les anneaux détachés de l’affreux récit qui m’avait été fait.

Et voilà pourquoi je vous ai raconté cette brève histoire, sans l’avoir du tout décidé à l’avance, et presque sans l’avoir voulu, simplement parce qu’il faut que certaines tragédies soient écrites, un jour, ne serait-ce que bien après, et même si c’est dans toute l’imprécision des souvenirs épars et des renseignements vagues.
Parce qu’il faut que certaines choses soient notées quelque part. Ne serait-ce que sur un coin de blog et avec des noms incomplets.

Parce que la mélodie de la souffrance s’écrit sur trop de visages humains comme une partition qu’on ne sait pas déchiffrer.

Parce qu’on doit aux victimes la mémoire
Comme on doit aux bourreaux le dégoût.

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18 commentaires pour En mémoire

  1. jill bill dit :

    Je dois avouer ne pas connaître cette pianiste n’étant pas musique classique, mais la suite de la lecture est une autre musique, cet homme « assassin » qu’on ne punira qu’avec des mots à son égard, ça existe, triste sir, qu’il ne repose jamais en paix, lui !!!

  2. almanito dit :

    J’en ai connu, de ces « pervers narcissiques », et j’ai beaucoup lu à ce sujet. Ils opèrent aussi bien dans le milieu professionnel qu’amical ou amoureux et c’est là qu’ils font le plus de dégâts. Ce sont des coquilles vides qui ne se nourrissent que de la substance des autres, leurs victimes étant de préférences des personnes intérieurement riches (la musique pour la pauvre Khatia) et douées pour le bonheur. Le seul remède est la fuite définitive. Ne reste plus ensuite qu’à entamer une longue reconstruction…
    Beau témoignage Carole, et très utile car ces malades manipulateurs sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit.

    • carole dit :

      Attention : Catherine, et non Khatia !
      Mais, oui, je le crois aussi, ces manipulateurs sont eux-mêmes des malades – comme beaucoup d’assassins d’ailleurs…

  3. Loin de toute critique bassement négative, loin de toute hypocrisie qui ne me correspondrait pas, et avec tout le respect sincère qui est mien à votre égard, je vous avoue très honnêtement, Carole, être fort décontenancé par la lecture de votre nouvelle …
    En réalité par l’association, le rapprochement que vous y établissez entre l’éclatante lumière et la triste sombritude, entre l’étoile montante du piano que semble devenir Kathia Buniatishvili que je « connais » depuis peu grâce à quelques vidéos croisées sur Youtube et le dégoût qu’immanquablement soulève l’attitude d’un homme que vous nous décrivez fuyant ses responsabilités familiales les plus élémentaires.
    En guise de première approche, de révélation sur votre blog, je pense sincèrement que cette pianiste de grand talent méritait un autre lever de rideau …
    À moins que, – et cela reste fort possible -, je n’aie pas compris vos intentions réelles …

    • carole dit :

      Tout est vécu et donc strictement authentique dans ce récit, et c’est sans doute le problème. Les souvenirs se sont enchaînés comme les noms et celui de l’artiste a finalement pris trop de place. En lisant votre commentaire je l’ai compris et l’ai donc en partie caché comme les autres. Merci de vos critiques franches et donc utiles.
      Loin de moi l’idée de nuire à la grande pianiste dont j’ai été l’une des premières admiratrices…

  4. Quichottine dit :

    On dit que ce sont des malades… mais on ne pense jamais à la famille qui doit vivre avec ou mourir, comme ici.
    Ton récit est terrible, Carole.
    Mais il sonne vrai, surtout pour tous ceux qui d’une façon ou d’une autre, ont eu à côtoyer l’un de ces « malades ».
    Merci pour cette page en souvenir.

  5. Aloysia* dit :

    Voilà pourquoi cette Katia jouait précisément la Marche Funèbre de Chopin, préférée à toutes les autres pour les cérémonies officielles pour sa sobriété et son intensité… Oui, le monde est rempli de ces pervers, qui peuvent être autant féminins que masculins, et font couler l’encre sur les blogs autant que dans les romans. Ils sont comme les ronces : ils mettent en valeur les roses mais nous laissent un souvenir plus fort pour nous avoir déchirés. Bravo pour ce bel hommage, Carole.

    • carole dit :

      Elle jouait en quelque sorte à l’avance la marche que le cortège funèbre a eu à interpréter silencieusement, plus tard.
      Mais je crois que ces gens qui déchirent les autres ne leur laissent que rarement le loisir de se relever. En l’occurrence, ce n’a pas été possible.

  6. eMmA MessanA dit :

    Cette histoire est terrible.
    Je ne saisis pas si celle-ci est vraie (et en fait, peu importe), je ne saisis pas non plus si Khatia Buniatishvili a eu affaire à un pervers narcissique ou bien si cette merveilleuse pianiste est présente dans votre récit par association d’images, mais j’ai lu votre page avec intérêt.
    Merci pour votre passage dans mon blog et merci pour la divine musique de Chopîn.

    • carole dit :

      Non, ce n’est pas Khatia Buniatishvili, mais son auditrice, ma collègue, qui a eu affaire à un pervers narcissique ! En effet la pianiste n’est présente que par association d’images..
      Merci de votre intérêt, et de votre passage sur mon blog.

  7. Kathia, Catherine… Deux prénoms voisins mais des destins si dissemblables. En vous lisant je pense à La Double Vie de Véronique revu récemment.

  8. mansfield dit :

    Ces hommes-là sont nombreux hélas et séduisent toujours des femmes souriant à la vie, pour les mener à la mort.L’unique consolation que l’on peut tirer de ce comportement est que même s’ils trouvent toujours le moyen d’être entourés, ils finissent souvent tout seuls. Ce texte est très touchant par les faux semblants qu’il décrit. Ne jamais imaginer que le bonheur se voit, les apparences sont souvent trompeuses.

  9. stevenskyrie366 dit :

    Votre texte m’a bouleversée. Trop, pour que je puisse vous faire quelque autre commentaire que vous remercier de l’avoir écrit.

  10. Corine dit :

    Bonjour Carole,
    Que d’articles, de récits j’ai envie de lire, avec retard. C’est toujours le même plaisir que je ressens dans cette force de transmettre que vous possédez. En revanche, c’est emplie de tristesse que j’ai lu ce récit dont je me suis demandé s’il était réel tant il est gigantesquement terrible. Oui « pervers narcissique » est un des mots si usités. Il y a une diversité (…), mais le but est toujours si malsain, de dominateurs qui n’auront jamais assez de rien pour stopper leur soif de tuer la personnalité de l’autre, si proche soit-il/elle. Les pervers, des coquilles vides. C’est couramment subi et les victimes en arrivent à voir honte d’elles-mêmes ! 😦 La patte à modeler déforme, bouche et étouffe. Les personnalités lumineuses se font avoir par ces êtres qui sub-existent par la souffrance qu’ils infligent. Et ça dure le temps d’une autre génération ici. J’ai été étonnée par votre timidité. Je pense que probablement si le sourire de la mère était si large, c’est qu’elle était loin de cette idée, qu’elle avait dépassé cela, ces conceptions de légers complexes induits de « hiérarchie sociale » ; cet aveu de votre écart gêné m’a conduite à pencher pour le récit fidèle même si je me suis demandé d’où vous venait ce sentiment (oui, j’ai bien lu leur position, mais ce qui m’importe est ce que j’entends des autres ou/et ce que je lis, donc « moi pas comprendre » pour votre collègue). Le doute s’est effacé ; cet homme existait donc avec son sadisme, son inhumanité en-dessous des normes poussant à l’écoeurement.
    Abject. Je ferais encore long mais je vais me retenir (!). Je suis d’accord avec ce que vous dites de ces êtres si « normaux » dont on lit l’autre face, tellement peu reluisante, sur la disparition de ceux qui n’ont su leur être chers. Non, plutôt qu’ils ont été incapable de chérir. C’est vrai ça quelle conne, quand même d’aller se suicider pour l’emmerder et lui piquer ses sous ? La femme est vénale, tout le monde sait ça, quitte à se sacrifier. Faut pas décon..non plus.. Hideux type qui ne remercie même pas l’absence de rancoeur.
    Ce disque sur lequel votre regard se pose, la mémoire qui recommande de ramener cette mère et cette fille à ce qu’à peu près tout le monde a loupé d’elles. Quel déchirement ce sourire qui appelle et cette jeune vie qui se tranche entre ses douleurs. La musique a été votre passerelle jusqu’à elles, vous avez été la nôtre vers elles. Merci de cette densité, encore. La valeur des existences n’a malheureusement rien à voir avec leur poids pour demeurer ici. Quelle tristesse.

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