Chambre d’hôte

Peut-être que son fils, au fond, avait eu raison de la mettre en garde… ce n’était pas prudent, cette idée de chambre d’hôte. On ne savait jamais qui pouvait débarquer, à l’improviste, qui pouvait faire irruption, soudain, dans la grande maison trop belle où elle vivait seule.

.

Ils n’avaient pas téléphoné, contrairement à la plupart des gens. Ils avaient poussé doucement la grille, qui avait un peu gémi. Ensuite il y avait eu le bruit léger de leurs pas dans l’allée, puis ce petit grattement sur la porte d’entrée. Car ils n’avaient pas sonné non plus… peut-être la sonnette avait-elle cessé de marcher… à vrai dire, cela lui arrivait de temps à autre… un mauvais contact, avait dit monsieur Belz la dernière fois, un peu d’oxydation, puis il avait frotté et tout était redevenu normal. Mais ce soir-là, peut-être l’oxydation était-elle revenue, avec ce temps humide qu’on avait eu tout l’été, et ce vent, et ce sable qui s’infiltrait partout… en tout cas ils n’avaient pas sonné, ils n’avaient pas non plus frappé. Il y avait juste eu ce menu grattement contre la porte, comme s’ils avaient cherché à nettoyer quelque chose, une tache incrustée dans le bois, par exemple, ou un insecte qui se serait posé là. Elle, Dieu merci, avait encore l’ouïe fine, elle avait entendu, et elle avait aussitôt ouvert.

Ils se tenaient sur le perron, serrés l’un contre l’autre, si minces et si diaphanes qu’elle avait eu un instant d’hésitation. Une énorme valise serrée de sangles était posée devant eux. C’était une valise d’un modèle ancien, une de ces valises de carton bouilli d’un gris brunâtre qu’on fabriquait autrefois, serrée de larges sangles de cuir qui semblaient étrangler son ventre débordant. Une valise qui paraissait si chargée et si usée, qui avait dû être si lourde à porter, qu’elle leur avait dit aussitôt, sans l’avoir vraiment voulu, sans être sûre encore de ce qu’ils désiraient, d’entrer dans le vestibule avec leur bagage. Elle s’était penchée pour les aider à tirer la valise, et elle avait été extrêmement surprise de la sentir en réalité si légère. Une si grosse valise, si serrée de sangles, mais vide, ou si peu remplie…

Nous voudrions louer une chambre, pour cette nuit, avait dit l’homme.

—Nous avons lu sur le panneau, dehors, que vous aviez des chambres d’hôte, avait dit la femme.

Leurs voix étaient faibles et assourdies. Voilées. Grelottantes et fragiles. Trouées d’obscurité. Arachnéennes. A l’image de leurs personnes grisâtres et si peu consistantes, qui pourtant vous attiraient à elles comme des pièges, avait-elle pensé. Et elle avait éprouvé pour eux une sorte de pitié mêlée de crainte. 

—Ici, c’est une maison de famille, avait-elle expliqué sans savoir pourquoi. 

—Oui, avait répété la femme, c’est une maison de famille.

—Une maison de famille, tout à fait, avait répété l’homme.

Ils semblaient l’approuver. Ils étaient de ces gens, sans doute, qui font à tout un écho pâle, et vous renvoient vos mots tout tachés d’ombres.

—Elle appartenait à mes beaux-parents. Vous comprenez, quand mon beau-père est décédé, mon mari n’a pas voulu se séparer de la maison. Il y avait des souvenirs, tant de souvenirs… vous savez ce que c’est…

—Oh oui, les souvenirs, nous savons ce que c’est, avait dit l’homme…

—Les souvenirs, oui, nous savons, avait dit la femme, tant de souvenirs…

—Quand mon mari est mort…

—Oh, avait dit la femme en soupirant.

—Je comprends, avait dit l’homme en hochant la tête.

—…Quand mon mari est mort, j’ai trouvé la maison trop grande pour moi toute seule. Cela me pesait, de vivre ici, mais en même temps je ne pouvais pas partir… tous ces souvenirs, vous comprenez… tous ces souvenirs, les nouveaux souvenirs, les anciens souvenirs… les miens, les siens, ceux de mes beaux-parents, tous ces souvenirs, où les aurais-je emportés, eux qui me portaient ? Les lieux vivent un peu de notre vie, ne croyez-vous pas ? Ils sont mêlés à la substance de nos vies… mon fils se moque de moi quand je dis cela….

—Non, vous avez raison, tous ces souvenirs… avait approuvé la femme… vous ne pouviez pas partir.

—Vous ne pouviez pas… avait approuvé l’homme.

—Alors j’ai décidé de louer des chambres. J’ai des visiteurs de tous âges, des gens de toute sorte, et qui viennent de partout… du monde entier, du bout du monde… de partout… On a parlé toutes les langues ici, vous n’imaginez pas… j’ai l’impression de voyager, d’être au centre du monde, du temps, de je ne sais quoi, sans quitter la maison. C’est très étonnant, n’est-ce pas ? Mon fils me désapprouve, il prétend que je n’ai pas besoin de louer, mais sait-il ce dont j’ai besoin… ? Je ne fais pas cela pour l’argent… Il y a d’autres choses, des choses qu’il ne comprend pas…

—Tant de choses difficiles à comprendre… avait repris la femme en écho.

—Des choses que seuls certains peuvent comprendre… avait repris l’homme en écho.

—Je vais vous montrer l’appartement.

Elle les avait conduits là-haut, leur avait montré la chambre, avec son lit recouvert d’un édredon rouge, sa vieille armoire de chêne sombre garnie de cintres vides, son grand miroir piqué de tain comme un vieillard. Elle avait ouvert les volets de la haute fenêtre pour leur montrer le jardin, et leur vanter la vue, au loin, sur ce halo brumeux qui indiquait la mer. Elle leur avait fait visiter aussi la petite salle de bain et les avait prévenus, pour le robinet de la douche qui inversait l’eau chaude et l’eau froide de façon si déroutante. Simplement parce que le plombier, il y avait des années de cela, s’était trompé… il n’avait pas pu réparer, puisqu’il était mort peu après… si bien que les choses étaient restées ainsi… tout le monde peut faire une erreur, n’est-ce pas, et ce plombier était un si vieil homme alors, si vieux qu’il n’y voyait plus bien… Puis elle leur avait demandé ce qu’ils désiraient pour le petit déjeuner, et ils avaient paru surpris. Non, avaient-ils répondu, ils ne désiraient rien pour le petit déjeuner, ils se passeraient très bien de boire et de manger… non, cela ne devait pas l’inquiéter, ils étaient habitués… oui, tout à fait, habitués…

Bien sûr, elle les avait très vite laissés seuls, avec cette discrétion scrupuleuse qu’elle manifestait toujours envers ses hôtes. Elle avait placé au pied de l’escalier, dans le petit vestibule, le grand paravent qui masquait la porte du séjour, ainsi qu’elle le faisait toujours lorsqu’elle avait du monde, pour isoler des pièces qu’elle se réservait l’entrée particulière des invités. Ensuite elle avait vaqué à ses occupations aussi silencieusement qu’il lui avait été possible. Il était préférable, toujours, que les hôtes aient l’impression d’être chez eux, qu’ils oublient leur situation d’intrus payants, qu’ils se croient pour le temps du séjour les véritables possesseurs des lieux. Elle savait s’effacer.

Un peu plus tard, alors qu’elle était sortie sur la terrasse pour balayer le sable, comme chaque soir, elle avait vu, à la fenêtre de l’étage, leurs deux visages, aussi pâles que des photographies anciennes, et encadrés dans le bois dépeint, comme dans un vieux cadre, qui n’en finissaient pas de contempler l’horizon. Et elle avait trouvé bizarre qu’ils restent ainsi immobiles, si longtemps, dans le soir déjà frais, à regarder cette mer qu’on ne pouvait pas vraiment distinguer, là-bas, depuis que le raz-de-marée avait amené la dune, et qu’on avait planté tous ces pins dans l’espoir de fixer le sable qui remontait partout.

Toute la nuit, elle avait entendu au-dessus d’elle, dans la chambre là-haut, des bruits de meubles qu’on ouvrait, de portes qui grinçaient, de fenêtres qu’on ouvrait et refermait, puis qui battaient au vent. Des chuchotements pressés et affolés. Et de légers piétinements, comme si on s’affairait à quelque chose. Une atmosphère indéfinissable de fuite, de catastrophe, d’angoisse. Elle n’avait pas pu s’endormir avant l’aube, et elle s’était levée si tard, le lendemain, qu’elle en avait été toute honteuse.

Ils l’attendaient déjà, dans leurs manteaux démodés au tissu passé, encore plus minces et transparents que la veille, assis comme des ombres dans les vastes fauteuils du salon. Ils avaient descendu leur valise, aussi bombée et bien sanglée que la veille, juste un peu plus grise peut-être. Au lieu de s’asseoir elle aussi, elle était restée debout devant eux, une main posée sur la valise, comme si elle avait été elle-même, non la propriétaire des lieux, mais une visiteuse de passage, une locataire d’un jour, fatiguée du voyage, et qui aurait posé là sa propre malle.

—Asseyez-vous, je vous en prie, avait murmuré la femme.

—Je vous en prie, avait murmuré l’homme, c’est bien lourd, tout cela, vous devez être fatiguée.

—Vous avez bien dormi ? avait-elle demandé, comme elle le faisait toujours, et même si dans ce cas la question paraissait d’une complète absurdité, pusique toute la nuit ils n’avaient fait là-haut, elle en était certaine, que veiller et s’agiter fébrilement.

—Très bien, avaient-ils répondu, d’une voix encore plus faible et assourdie que la veille, nous dormons toujours très bien maintenant…

—C’est très calme, ici, rien que le bruit du vent dans les pins, le cri des mouettes bien sûr…  Mais la mer, non, c’est dommage, on ne l’entend pas, la mer, derrière la dune…

—Il n’y avait pas de dune, ici, autrefois, avait dit l’homme. Je me souviens qu’on entendait très bien la mer. Et il y avait ce gémissement perpétuel des goélands… Les goélands étaient devenus incroyablement nombreux, à la fin… ils venaient vous attaquer jusque dans les jardins, ils s’introduisaient par les fenêtres ouvertes, ils…

—Vous connaissez l’endroit ? Vous y êtes venus étant jeunes apparemment ?

—Oh oui, avait dit la femme, nous étions jeunes. Mais il n’y avait pas de dune, autrefois, ni de pins. C’était si différent. Nous aimions venir ici. La mer était toute bleue à la fenêtre, on voyait même, au loin, cette petite île, comment s’appelait-elle donc ? N’était-ce pas l’île de Tombelle ? Nous disions l’île, c’était à peine un trait sur l’océan, une escale de pêcheurs… un rocher pour les oiseaux, je me souviens, on percevait le battement des vagues, on entendait les goélands… au fil du temps, ils étaient devenus si nombreux, si criards, si pillards…

—Vous avez dû venir il y a vraiment très longtemps, alors, avant le raz-de-marée. L’île a été engloutie… C’est ce raz-de-marée aussi qui a apporté le sable, ça devait être en 1940…

—1942, peut-être ?

—42… peut-être… ou 43, je ne sais plus. Vous comprenez, la famille de mon mari n’habitait pas encore ici. Ce sont des choses qui nous ont été racontées… Après le raz-de-marée, la station a été engloutie par le sable. Les habitants sont presque tous partis, c’était devenu inhabitable. Et puis c’était la guerre… on ne se sentait plus en sécurité ici… il y avait beaucoup d’Anglais qui étaient déjà repartis depuis longtemps, de toute façon… 

—C’était la guerre, dit l’homme.

—La guerre, répéta la femme.

—La maison n’était pas encore construite, à cette époque. Mon beau-père avait racheté le terrain, mais la maison n’a été construite que bien après…

—Il y avait pourtant une villa, je m’en souviens très bien, à cet endroit, une charmante villa, une belle maison de style normand, à pans de bois, avec deux tourelles et une girouette sur chaque tourelle. Le cottage Harmonie, il me semble que c’était son nom…

—En effet, il y avait eu une villa… on me l’a dit… je serais incapable de vous dire son nom… mais je vois que vous connaissez bien les lieux, vraiment très bien, bien mieux que moi… mon beau-père avait acheté le terrain à la suite d’un incendie… je crois qu’il a récupéré les pierres… c’est une maison de pierre, ici, vous savez, une très belle maison… et puis les fondations bien sûr, il les a récupérées aussi… elles étaient restées intactes, il n’a pas eu à faire creuser les fondations, c’était encore solide… il a reconstruit sur la cave… Ça appartenait à des Juifs, ici, voyez-vous, un couple de Juifs parisiens qui venait ici en villégiature avant la guerre, puis qui s’était installé tout à fait, pour se réfugier… Mais il y a eu cet incendie. Une nuit. En automne. Le vent soufflait en tempête… ça a été très vite… On a dit que c’était accidentel… bien sûr, on n’a jamais vraiment su…

—Bien sûr, avait dit la femme d’une voix si basse que c’était à peine si on pouvait encore l’entendre, bien sûr, on ne peut pas savoir.

—Il y a tant de choses qu’on ne peut pas savoir, avait dit l’homme d’une voix plus basse encore.

Et là, elle n’avait pas pu en croire ses yeux tout d’abord. Sur les deux fauteuils où il s’étaient tenus assis devant elle, gris et voilés comme ils étaient, il n’y avait plus personne. Personne. Ils avaient fini par disparaître tout à fait.

La porte était ouverte. Le vent s’engouffrait dans la pièce, jetant son sable aux meubles et aux tapis. Elle s’était dépêchée d’aller refermer. La valise était restée devant la cheminée, debout, solitaire, comme une vieille pensive. Le vent l’avait déjà recouverte d’un peu de sable fin, et d’une fine couche de cendres soulevées au foyer.

Elle avait attendu. Toute une semaine. Et même un peu plus. Mais ils n’étaient pas revenus. Ni eux ni aucun autre visiteur. On était déjà si tard dans l’année. Partout on avait fermé les maisons. L’hiver allait venir avec ses brumes glacées de solitude et ses tempêtes de silence. Elle avait fini par se décider à ranger la valise. Elle n’avait pas eu de mal, tant elle était légère, à la descendre seule à la cave. Là, elle l’avait entreposée, sans l’ouvrir, et elle l’avait soigneusement habillée d’une housse, pour la protéger de cette humidité qui rongeait tout, en bas.

Ainsi, lorsqu’ils reviendraient, plus tard, elle leur rendrait la valise, intacte. C’était à eux, tout cela, elle, elle n’avait fait que le garder, leur dirait-elle. Il fallait bien que quelqu’un le garde. Pour le jour où ils reviendraient. Elle avait pris soin de tout, elle avait fait ce qu’il fallait. C’était ce qu’elle leur dirait, quand ils reprendraient leur bagage avant de remonter dans cette chambre, là-haut, qui avait vue sur la mer et sur l’île. Ils l’approuveraient de leurs voix douces et frêles. Ils parleraient ensemble, un moment, de ce passé qu’ils semblaient si bien connaître. Ce serait tout à fait en hiver, dans ces moments où la solitude se faisait si pressante qu’elle se mettait à errer en tous sens, apeurée, dans la maison sombre et déserte. Ils se lieraient d’amitié, peut-être, grâce à la valise. Si elle la leur rendait intacte. Si elle la gardait fidèlement pour eux. Pour qu’ils la remontent dans la chambre avec vue sur la mer. Et cette pensée l’avait tout à fait apaisée.

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14 commentaires pour Chambre d’hôte

  1. jill bill dit :

    Bonsoir Carole, étranges comme fantômes… ce couple de juifs…. ? Merci, jill

  2. Catheau dit :

    L’esprit des lieux, j’y crois ! Votre texte en est une belle illustration mélancolique.

  3. jamadrou dit :

    l’Histoire dans la maison.
    un texte tout en finesse.

    • carolechollet dit :

      Pour être tout à fait franche, j’ai utilisé une histoire qu’on m’avait racontée. Le décor lui aussi est très proche d’une maison où j’ai eu l’occasion de loger. Bien sûr j’ai eu peu tiré tout cela du côté du fantastique…

  4. almanito dit :

    On peut tout imaginer de l’histoire qui s’est passée dans cette maison autrefois, à cette période précise, mais tout de même, cette valise semble avoir été laissée là comme un reproche. D’ailleurs à un moment l’hôtesse pose sa main comme sur un bagage lui appartenant, peut-être pour assumer les fautes commises par d’autres…
    J’aime beaucoup ce récit presque irréel et pourtant plongé dans un passé sur lequel on se pose encore tant de questions.

    • carolechollet dit :

      SOuvent, nous portons ainsi des fautes qui ne sont pas les nôtres. Je voulais exprimer ce sentiment diffus de culpabilité sans faute véritable. Et aussi l’angoisse de la solitude, quand on est enfermé en soi sans plus aucun moyen de fuir. J’ai joint ces deux aspects.

  5. flipperine dit :

    un joli texte mais ils sont bizarres ces gens

  6. cathycat dit :

    J’aime beaucoup cette nouvelle à l’atmosphère si étrange ! La logeuse est apaisée à la fin, l’air devient plus léger et elle est maintenant détentrice d’un secret qu’elle n’a pas encore vraiment compris.
    Mais qui sait, le but était peut-être pour le couple de transmettre ce secret pour enfin partir en paix… et la récompense pour cette femme est de parvenir à éloigner ce sentiment si puissant de solitude et de retrouver l’espoir.
    Tu vois, je fais comme dans mes rêves inquiétants… j’arrange la fin à ma sauce 🙂

    • carolechollet dit :

      Je suis partie d’un lieu où j’ai logé, et d’une histoire vécue qui m’a été racontée. Et, moi aussi, comme dans mes rêves inquiétants, je l’ai « arrangée » un peu, du début à la fin bien sûr.

  7. fanatiques2numerique dit :

    Un récit très troublant. J’aime beaucoup cette « image » là:
    « elle avait vu, à la fenêtre de l’étage, leurs deux visages, aussi pâles que des photographies anciennes, et encadrés dans le bois dépeint, comme dans un vieux cadre, qui n’en finissaient pas de contempler l’horizon. « 

  8. G.Policand dit :

    Un autre visage de ton talent!
    Bravo! L’ambiance fantastique pourrait troubler le plus pragmatique.

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